2C2B Coworking à la conquête de la banlieue

IMMOBILIER COMMERCIAL. Les espaces de travail partagé sont appelés à se répandre à l’extérieur des grands centres vers les banlieues et les régions, là où de plus en plus d’employés ont déménagé. Et la PME québécoise 2C2B Coworking compte être le fer de lance de ce mouvement au Québec.

Elle a lancé une étape importante de son plan mardi en annonçant la construction à Mascouche, dans Lanaudière, d’un immeuble de quatre étages avec 300 postes de travail, une dizaine de salles de conférences et un étage qui peut se transformer pour accueillir des événements. Ce projet de près de 10 millions $ sera situé au CentrOparc, en bordure de l’autoroute 640. Le tout sera terminé au début de l’an prochain.

«Le marché de Montréal est bien développé, mais au niveau de la banlieue, c’est encore naissant, explique la confondatrice et directrice générale de 2C2B Coworking, Cassy Baillargeon en entrevue. On veut s’attaquer ce marché.»

Malgré l’ampleur du projet, la jeune entreprise, qui a entamé ses activités avec un espace de travail partagé à Boisbriand en 2019, a déjà les yeux ailleurs.

«On est agressif, mentionne l’ergothérapeute. On veut aller sur la Rive-Sud. On a commencé à y faire de la prospection. On attend la bonne occasion, soit un édifice existant ou un terrain. On désire accueillir des clients à la fin de 2022 ou au début de l’année suivante.»

 

Suivre les travailleurs

2C2B Coworking se dit convaincue que la généralisation du travail à la maison et l’exode vers la banlieue et les régions rurales durant la pandémie renforcent la pertinence d’espaces de travail partagé plus loin des grands centres.

«C’est le meilleur des deux mondes entre le télétravail et le bureau traditionnel, précise la dirigeante. Les gens ne désirent plus perdre des heures dans le trafic pour aller travailler.»

La PME veut donc encourager les grandes entreprises à ouvrir des bureaux satellites dans ses lieux situés en banlieue.

«Cela leur permet d’attirer des talents, d’améliorer la rétention du personnel et d’offrir un compromis entre le télétravail et le présentiel, fait valoir Cassy Baillargeon. Puisque les postes sont partagés entre des employés d’une même firme, on constitue une solution économique.»

Selon elle, le coût mensuel d’un environnement de travail peut tourner autour de 760 $ par personne pour une entreprise montréalaise. Mais ce montant serait de 400 $ maximum chez 2C2B Coworking, et ce serait encore moins si le poste est partagé. Les économies pourraient atteindre 70 % en loyer.

Pour convaincre de gros joueurs, la PME compte sur des outils, comme une carte interactive pour réserver un poste de travail et une interface permettant à l’employeur de savoir en temps réel qui se trouve sur place.

Elle souhaite aussi attirer des entreprises en démarrage et des travailleurs autonomes.

«On met beaucoup l’accent sur la communauté d’affaires. On veut créer des occasions de réseautage», souligne Cassy Baillargeon.

Dans 5 ans, elle espère être à la tête d’une douzaine d’espaces de travail partagé dans «des endroits stratégiques un peu partout au Québec».