Au-delà du taux d’intérêt
Votre situation
Le prêt hypothécaire ne sera qu’une partie, quoique assez importante, de vos engagements financiers. C’est pourquoi, au moment de décider quel prêt hypothécaire vous convient le mieux, vous devez prendre en considération l’ensemble de votre situation financière, afin que celle-ci conserve la flexibilité qui vous assurera d’atteindre tous vos objectifs. La première étape sera de bien établir votre budget, explique Aline Aoueiss, spécialiste hypothécaire, BMO Banque de Montréal. « Règle générale, il n’est pas avisé de consacrer plus de 30-35 % de son revenu brut au remboursement de l’hypothèque », réitère-t-elle.
L’importance de la préqualification
La pandémie de COVID-19 a modifié l’environnement économique à bien des égards, et le secteur immobilier n’y a pas échappé. Elle a entraîné une baisse significative des taux d’intérêt. Celle-ci a eu pour effet de stimuler la demande de la part des acheteurs de maisons, ce qui a entraîné une augmentation significative des prix, explique Mme Aoueiss. « D’où l’importance pour les acheteurs à la recherche d’une nouvelle propriété de faire préqualifier leur prêt hypothécaire par leur prêteur de façon à s’assurer que leur offre d’achat sera prise en considération », dit-elle.
Diversité de choix
Il existe des prêts hypothécaires de toutes sortes qui permettent à l’emprunteur de choisir le terme qui lui convient le mieux. En fait, le terme de ces prêts peut varier entre un jour et dix ans. La marge hypothécaire permettra à l’emprunteur de rembourser la somme qu’il désire en tout temps. Quant aux prêts conventionnels, les termes les plus demandés varient entre un et cinq ans, mais il y a aussi des termes de sept et dix ans pour ceux qui préfèrent geler le taux d’intérêt pour une période plus longue, explique Nicolas Fréchette, directeur, gestion de produits de financement, chez Desjardins, qui constate que ces termes plus longs ont généré un certain engouement durant la pandémie, étant donné que les taux d’intérêt étaient à leur plus bas.
Profil de l’emprunteur
Les individus se font dire continuellement que la gestion de leurs épargnes doit se faire en fonction de leur profil d’investisseur. Il en est de même pour la gestion de leur passif qui doit tenir compte de leur profil d’emprunteur, explique Enrik Brassard, vice-président adjoint, financement résidentiel, à la Banque Nationale. Par exemple, le risque associé à une hypothèque à taux variable n’est pas idéal pour les emprunteurs qui préfèrent connaître à l’avance les engagements auxquels ils devront faire face. « Les gens mettent souvent beaucoup de temps et d’énergie à déterminer quels sont les investissements qui leur conviennent, mais souvent ne se préoccupent pas de bien gérer leur passif en fonction de leur tolérance au risque », dit-il.
Des options pour les couples
Il n’est pas rare que, chez un couple, le profil d’emprunteur soit différent de l’un à l’autre. Il est possible, dans ce cas, de faire deux choix de prêts hypothécaires et de les combiner, explique Nicolas Fréchette. Ainsi, une partie pourrait être à taux variable et l’autre, à taux fixe. On peut aussi combiner deux prêts hypothécaires à taux fixe, soit un à court terme, tel un an, et un autre à plus long terme. Cela réduira le risque lorsqu’une hausse ou une baisse de taux d’intérêt se produira.
Des options pour se protéger
L’emprunteur peut se protéger contre l’éventualité de ne plus pouvoir effectuer ses paiements grâce à des assurances, explique Enrik Brassard. Ce peut être une assurance vie qui protégera en cas de mort, ou encore une assurance invalidité grave ou incapacité. L’emprunteur peut aussi établir avec son prêteur des options dans le cas où il pourrait devoir résilier les conditions du prêt. Toutes ces solutions en cas de non-respect des conditions doivent être établies au départ lorsque le prêt est contracté.