Marché de vendeurs : ce que cela signifie pour les acheteurs

Source: realtor.ca

Le marché immobilier peut sembler imprévisible pour les acheteurs comme pour les vendeurs, mais les experts qui surveillent les tendances restent assez attentifs à ce qui nous attend. En s’appuyant sur des ratios, des données et des courbes statistiques, ils parviennent à déterminer si le Canada se dirige vers un marché immobilier d’acheteurs, de vendeurs ou équilibré.

Par exemple, dans un marché équilibré, le ratio de ventes par rapport aux nouvelles inscriptions est sain, c’est-à-dire que l’offre répond à la demande. Lorsque ce ratio chute (plus de propriétés à vendre, moins d’acheteurs), on parle généralement d’un marché d’acheteurs, ces derniers ayant le plus grand pouvoir de négociation. Les acheteurs et leur courtier ou agent sont alors en mesure de jouer sur le prix et ne se sentent pas contraints de faire des compromis douloureux lorsqu’ils sont à la recherche de leur prochaine propriété.

Or, quand l’inverse se produit (moins de propriétés à vendre, plus d’acheteurs), on peut se retrouver dans un marché favorable aux vendeurs. Dans un marché de vendeurs, une pénurie de propriétés disponibles peut redonner l’avantage aux vendeurs. Qu’est-ce que cela signifie donc pour les personnes qui veulent acheter dans un marché de vendeurs?

Savoir choisir le bon moment
Si l’on se fie aux derniers chiffres de L’Association canadienne de l’immobilier (ACI), le rythme du marché s’est maintenu entre les mois occupés de l’été et la fin de l’année en 2023, mais le portrait pourrait être différent en 2024. En effet, on s’attend à ce que le nombre de propriétés devant changer de mains augmente de 10 % par rapport à l’année dernière. On observera notamment une reprise en Colombie-Britannique et en Ontario, là où les ventes avaient atteint de faibles niveaux. Pour l’instant, l’avenir des marchés immobiliers continuera de dépendre en grande partie de deux statistiques cruciales : l’inflation et les taux d’intérêt.

Pour faire une mise en contexte, d’après le nombre de mois d’inventaire à l’échelle nationale calculé par l’ACI, entre l’été 2020 et le printemps 2022, le marché était nettement favorable aux vendeurs (moins de deux mois d’inventaire disponible au cours de certains mois), les taux d’intérêt ayant plongé assez bas pour ouvrir le crédit hypothécaire à une nouvelle vague d’acheteurs. L’équilibre du marché montre toutefois des signes de fluctuation à l’échelle nationale, puisqu’on calculait désormais plus de quatre mois d’inventaire disponible à l’automne 2023.

(Le nombre de mois d’inventaire correspond au temps qu’il faudrait pour écouler toutes les propriétés à vendre au rythme actuel des ventes dans un marché.)

Pour les acheteurs qui se lancent dans un marché de vendeurs, la concurrence peut certainement se révéler hostile. Dans un marché de vendeurs, ce sont les vendeurs qui dictent le rythme. Les personnes qui doivent acheter dans un court délai ont peut-être alors l’impression de mener un combat laborieux.

« Les acheteurs qui se retrouvent dans un scénario d’offres multiples peuvent décider de déposer des offres plus alléchantes, c’est-à-dire avec très peu de conditions, ou sans conditions, ou encore à un prix nettement supérieur au prix affiché », indique Ryan Biln, économiste à l’ACI.

Cependant, il ajoute que, comme bien des secteurs, le marché est cyclique, notamment à cause de facteurs comme « les taux d’intérêt, les marchés du travail, la croissance démographique, la disponibilité de l’offre, l’attrait d’une région en particulier, etc. » Les tendances ne sont pas les mêmes d’un endroit à l’autre. Le marché peut être favorable aux vendeurs dans une région en même temps qu’il est favorable aux acheteurs dans une autre, et la situation peut basculer aux deux endroits éventuellement.

Votre patience vous récompensera
Bien qu’on pense que les marchés immobiliers sont une aberration particulière, « on y fait essentiellement les mêmes observations que pour n’importe quel produit de consommation », indique Jayson Pohl, agent immobilier ainsi que propriétaire et courtier responsable chez Lincoln Realty Ltd. dans la région de Durham, fort de 17 années d’expérience en immobilier. Il va y avoir des hauts et des bas, des moments où la demande sera forte, et d’autres où elle sera faible. M. Pohl rappelle qu’il est bon de garder cette perspective d’ensemble dans les périodes difficiles.

Il ajoute qu’il suit les tendances et les statistiques et qu’il conseille souvent aux acheteurs comme aux vendeurs de patienter, et de ne pas se laisser emporter par la frénésie du marché.

« Quand je travaille avec des acheteurs dans un marché de vendeurs, j’insiste pour leur imposer des limites, explique-t-il. Je ne veux pas qu’ils soient gagnés par la fièvre des surenchères dans un contexte d’offres multiples sur une propriété. »

Toute l’aide qu’il vous faut en un appel, un texto ou un courriel
Au bout du compte, si un marché de vendeurs complique vos projets d’achat et vous n’avez pas besoin d’acheter dans l’immédiat, laissez passer la vague, et les conditions seront peut-être plus favorables peu de temps après. Les acheteurs avisés peuvent continuer de suivre les tendances et la conjoncture économique pour savoir quand le marché tournera peut-être en leur faveur. En ayant une idée du marché local et de l’inventaire actuel, vous pourrez aussi savoir quelles propriétés sont à votre portée.

Bien entendu, les acheteurs ne sont jamais seuls dans cette aventure. En faisant affaire avec un courtier ou agent immobilier de votre région, vous pouvez compter sur l’aide d’un expert qui surveille les tendances et la conjoncture économique au quotidien, et qui tient compte de vos intérêts. Le bon représentant peut vous conseiller sur le moment idéal selon vos besoins et votre budget, et peut-être même vous proposer des propriétés auxquelles vous n’aviez jamais pensé. Le processus d’achat peut être éprouvant, mais sachez que vous ne faites pas cavalier seul!

Source: realtor.ca